[article] in Etudes > 4280 (mars 2021) . - p. 101 - 102 Titre : | L’acédie : Chronique | Type de document : | texte imprimé | Auteurs : | Anne Lécu, Auteur | Année de publication : | 2021 | Article en page(s) : | p. 101 - 102 | Langues : | Français | Résumé : |
Avec la pandémie, nous vivons un étirement du temps qui nous demande persévérance et endurance. Restreints dans nos mouvements et nos relations, comment fortifier « l’homme intérieur » et traverser ensemble l’épreuve ? À l’occasion d’une session sur la vie religieuse au Centre Sèvres, en février, j’ai été amenée à réfléchir à cette question. En effet, il me semble que la vie religieuse à ceci de paradoxal qu’à la fois nul ne peut s’en déclarer propriétaire et qu’elle concerne tout le monde.
Il me semble que c’est du côté de la métaphore que l’on peut attendre quelque lumière. La vie religieuse est à l’Église ce que la poésie est à la littérature. Elle lui est à la fois consubstantielle et essentielle et totalement superflue et inutile. Comme le poète, le religieux est une métaphore, une métaphore vive de ce sans quoi il est impossible de vivre. Or, ce « sans quoi il est impossible de vivre » concerne tout être humain, non religieux. Raimon Panikkar l’a bien montré : le moine est un « archétype universel ». Je le cite : « Personne ne devient moine parce qu’il le décide. Le moine est conduit, pour ainsi dire, par une expérience qui ne peut que s’inscrire dans la pratique même de la vie. Devenir moine, c’est faire l’expérience […] du but ultime de la vie et, en même temps, de son absence, de ne pas l’avoir atteint. » Il poursuit en expliquant que le moine représente la quête du centre. « Dans la mesure où nous tentons d’unifier nos vies autour du centre, nous portons tous en nous quelque chose du moin…
| En ligne : | https://www.cairn.info/revue-etudes-2021-3-page-101.htm |
[article] L’acédie : Chronique [texte imprimé] / Anne Lécu, Auteur . - 2021 . - p. 101 - 102. Langues : Français in Etudes > 4280 (mars 2021) . - p. 101 - 102 Résumé : |
Avec la pandémie, nous vivons un étirement du temps qui nous demande persévérance et endurance. Restreints dans nos mouvements et nos relations, comment fortifier « l’homme intérieur » et traverser ensemble l’épreuve ? À l’occasion d’une session sur la vie religieuse au Centre Sèvres, en février, j’ai été amenée à réfléchir à cette question. En effet, il me semble que la vie religieuse à ceci de paradoxal qu’à la fois nul ne peut s’en déclarer propriétaire et qu’elle concerne tout le monde.
Il me semble que c’est du côté de la métaphore que l’on peut attendre quelque lumière. La vie religieuse est à l’Église ce que la poésie est à la littérature. Elle lui est à la fois consubstantielle et essentielle et totalement superflue et inutile. Comme le poète, le religieux est une métaphore, une métaphore vive de ce sans quoi il est impossible de vivre. Or, ce « sans quoi il est impossible de vivre » concerne tout être humain, non religieux. Raimon Panikkar l’a bien montré : le moine est un « archétype universel ». Je le cite : « Personne ne devient moine parce qu’il le décide. Le moine est conduit, pour ainsi dire, par une expérience qui ne peut que s’inscrire dans la pratique même de la vie. Devenir moine, c’est faire l’expérience […] du but ultime de la vie et, en même temps, de son absence, de ne pas l’avoir atteint. » Il poursuit en expliquant que le moine représente la quête du centre. « Dans la mesure où nous tentons d’unifier nos vies autour du centre, nous portons tous en nous quelque chose du moin…
| En ligne : | https://www.cairn.info/revue-etudes-2021-3-page-101.htm |
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